D’apparence creuse, cette semaine a quand même ses belles pépites. Pas une semaine ne passe, sans que nous ayons la chance de découvrir ou redécouvrir les musiques de manière plus visuelle. En ce moment, les artistes musicaux ne sont pas à court d’idées concernant les projets vidéos qui accompagnent leur musique. En effet, c’est l’une des seules manières, en ce moment, de pouvoir montrer qu’ils sont toujours en ébullition créative et que Non, on ne lâchera pas l’affaire !
Le Point G Magazine, vous a concocté une sélection de ses coups de coeur de la première semaine du dernier mois de 2020. En espérant, qu’elle vous donnera envie de soutenir nos artistes.
ORACLE SISTERS – THE DANDELION
Oracle Sisters revient en trombe cette semaine avec la sortie consécutive de deux clips : The Dandelion et High Moon. Un arrêt à la capitale pour l’occasion, et l’envie de suivre intuitivement le trio arpentant les rues presque vides. Belle hommage teinté d’une lumière et d’une chaleur estivale et des détails capturées par Célia Marie Peterson et Lewis Lazar (également guitariste et pianiste du groupe) accompagnés de leur caméra Super 8.
BOOTCHY TEMPLE – CAN’T TELL
Il n’est pas rare qu’à trop fouiller Youtube à la recherche de perles rares, où se retrouvent dans les abysses.. Et puis parfois, les algorithmes font bien leur travail et on tombe sur des bonnes surprises, sans le vouloir.
C’est le cas de Bootchy Temple, qui me faisait dans l’oeil à plusieurs reprises à l’accueil d’un Youtube encombré entre les vidéos de Tutos spéciale confinement et de voyages. À peine le temps de cliquer qu’on adhère déjà pour Can’t tell issu du dernier album en date In Consummated Bloom sorti chez Howlin Banana Records, le 27 novembre dernier. On prend le large avec les Nanterriens de Bootchy Temple, qui nous invite, à la manière d’un documentaire, de regarder plus en détails, la faune sauvage (des hippocampes surtout), et sans transition, ne nous font plus toucher terre. Bon moyen de nous inviter à l’évasion et d’apprécier pleinement ce morceau qu’est Can’t Tell !
W!ZARD – QUICK VIOLENCE
Dans un registre actuel, W!ZARD arrive sans crier gare avec son clip Quick Violence. Posant les bases de ce que sera le prochain EP Definitely Unfinished (à paraître au Printemps 2021). Des sonorités post-hardcore, post-punk, noise, et un registre emprunt d’influences multiples allant d’Idles en passant par Daughters ou Battles.
Point trop n’en faut pour dire que le groupe bordelais à des choses à revendiquer ! On retrouve une brutalité et une énergie libératrice parfaitement contrôlée. Bruts, incisifs, un tantinet colériques, la suite s’annonce explosive, abrupte à l’image du clip qui nous ébouriffe déjà le crâne.
Lot de consolation pour les plus impatients d’entres vous : W!ZARD est le dernier groupe en date à rejoindre le catalogue de l’agence de Cold Fame, peut-être l’occasion de les voir prochainement vers chez vous…
THX4CRYING – LE CONCERT
Coup de coeur pour Thx4Crying cette semaine qui nous propose Le Concert. On peut désormais dire en toute la légitimité : « Qu’est-ce que c’était mieux avant ! » sans paraître pour un vieux croûton désabusé.
Une énergie nostalgique enivrante, à l’image d’un clip qui rend hommage aux salles jadis bondées. Des stories, des images parfois flous ou mal cadrées, en guise de souvenirs et on réévalue d’emblée la place des téléphones lors des concerts, qui peuvent s’avérer vitaux, lorsqu’on est en manque.
On ne pouvait espérer mieux comme ode à la vie, à la musique. Et Thx4Crying, le fait à merveille.
En attendant patiemment de pouvoir redire « Je te verrais au concert ».
GOAT GIRL – THE CRACK
Après la sortie du single Sad Cowboy, il y a deux mois, on ne va pas vous mentir, on est restée sur notre fin. Avec The Crack, Goat Girl nous partage aujourd’hui le dernier single de leur album On All Fours (29 Janvier chez Rough Trade). Confrontation surréaliste entre art et environnement dûment mise en oeuvre par la réalisation Molly Ann Pendbury et nous voilà dans un décor post apocalyptique, qui en plus d’être esthétique, fait réfléchir.
SLEAFORD MODS – SHORTCUMMINGS
Petit avant goût du nouvel album Spare Ribs de Sleaford Mods qui devrait sortir le 15 janvier prochain chez Rough Trade avec Shortcummings. Mise en bouche âcre et acerbe, en référence à l’ancien bras droit du premier ministre Brian Johnson, Dominic Cummings, à l’initiative du Brexit.
Rien de mieux que Jason Williamson (frontman) pour expliquer le pourquoi du comment :
« J’ai écrit les paroles de «Shortcummings» à la fin de 2019 après avoir été ennuyé par la présence non élue accrue de Dominic Cummings. L’arrogance des privilégiés conduit généralement à des éjaculations courtes, courtes, courtes, courtes sur le devant de la scène momentané au prix d’une misère humaine indicibles et de l’exploitation de l’argent public. Dans le cas de Cummings, il sait exactement ce qu’il a perdu en sortant de la porte d’entrée du n ° 10. Cela avait l’air mis en scène, ou étant donné ce que je soupçonne est son sentiment de supériorité intellectuelle, peut-être une dernière démonstration de défi bizarre. Mais il n’y a pas de défi quand on vient de souche privilégiée, juste des pistolets à l’aube. Des hamsters chics vont l’un à l’autre. C’est tellement ennuyeux, alors que nous coexistons, nous et l’élite. La forteresse de contrôle est trop forte et en effet, il est indéniable maintenant… »
BELLE AND SEBASTIAN – THE FOX IN THE SNOW
Le groupe écossais nous revient doucement avec un troisième clip aux dessins très sixties nous rappelant les oeuvres pop art de Roy Lichtenstein. Les illustrations sont réalisées par Graham Samuels et la vidéo par le jeune studio Design Graphique Londonien Wide Eyed.
The Fox in the Snow, faisant à l’origine partie de l’album If you’re felling Sinister – se plaçant comme l’un des meilleurs de leur discographie. Ici, c’est le clip du live comme les deux autres clips sorti il y a un mois de cela (The Boy with the Arab Strap et My wandering days are over).
Vous l’aurez compris, Belle and Sebastian nous réserve un beau cadeau de Noël : un double album des chansons live chez Matador Records, What to look for in Summer. Nous avons donc de quoi attendre le 11 décembre prochain.
ARCTIC MONKEYS – LIVE ARABELLA
Première capta live qui fait partie, nous l’espérons d’une longue série pour les Arctic Monkeys qui reviennent à l’occasion la sortie de l’album Live at the Royal Albert Hall dont les profits sont reversés à l’association War Child qui protège et soutient les enfants touchés par la guerre.
Un geste plus qu’honorable, qui, en plus d’aider et de soutenir des causes, contribue à entretenir la flamme pour les fans du groupe, toujours en quête d’indice sur une éventuelle nouvelle sortie du groupe.
Arabella, encore, toujours. Qui n’a pas pris une ride. Comme la fougue d’Alex Turner, d’ailleurs.
NEW ORDER – BE A REBEL
Le single sorti le 13 novembre a à présent son clip haut en couleur aux côtés rock glamour. Comme un slogan pour la nouvelle génération, un appel à la révolte. Un morceau qui se prête plutôt bien à l’ambiance actuelle et un clip catchy, New Order essaie d’atteindre un nouveau public jeune et branché.
Des glitters, des couleurs, deux jeunes au look alternatif, des illusions d’optique très psyché, voilà un résumé de l’ambiance qui en ressort.
Une vidéo esthétique, d’un futurisme des années 80. On se laisse porter par la musique avec cette forte envie de laisser aller le rebel qui sommeille en nous et qui ne demande qu’à éclater au grand jour.
GLASS ANIMALS – TANGERINE
Non, on ne parlera pas cette fois-ci de fruit ou des différents type d’orange malgré ce que nous dit le titre. Troisième album pour le groupe après quatre années de silence.
Dreamland a été écrit au premier confinement, des paroles beaucoup intimes ressenties dans l’atmosphère du clip.
Une scène réalisée en huis clos, dans une voiture vintage couleur « Tangerine ». Se dégage de cette histoire drôlement triste empreint d’une certaine nostalgie. Le chanteur Dave Bayley interprète chaque personnage avec un jeu d’acteur amplifié donnant un côté décalé.
LOU DOILLON – LOOK AT ME NOW
Au tour de la merveilleuse Lou Doillon, qui comme d’habitude, use et abuse de créativité, à l’occasion de la sortie de son nouvel EP Look at Me Now . COVID oblige, on embarque dans la valise de notre belle, discretos, avec toute la troupe. Direction le tour bus, pour découvrir les souvenirs de la dernière tournée Soliloquy et toutes ces dates écumées.
HAYKO – LUNATIC
Le dépaysement semble être le maître mot de bien des sorties cette semaine. L’artiste lyonnais Hayko nous transporte en Corée avec Lunatic. Depuis quelques mois déjà, Félix, le guitariste du groupe Arche, concocte un projet à son image et nous invite d’emblée dans son univers dream pop qui annonce de belles promesses pour la suite. Il pleut sur la ville, les guitares lancinantes, et les allures d’un blog onirique où la lumière rosée nous invite au voyage. Invitation que l’on accepte bien volontiers.
COUR DE RÉCRÉ – VICE ET WERTHER
Le groupe situé entre Toulouse et Paris ont sorti un nouveau single accompagné de son clip vidéo qui sens bon l’été et nous replonge en enfance.
Vice et Werther, aux influences Pirouettesque, est la premier morceau d’un mini LP à paraître chez Elefant Records. L’amitié est le mot d’ordre de la vidéo, histoire qui fait référence à Les Souffrances du jeune Werther, roman de Johann Wolfgang von Goethe.
Une vidéo dégantée, pop qui fait du bien au moral par ces temps moroses.
BUZZARD BUZZARD BUZZARD – CHRISTMAS IS COMING (WE ALL KNOW THE SCORE)
On clôture notre sélection de la semaine avec Buzzard Buzzard Buzzard qui nous dévoile Christmas is Coming (We all know the Score) ou la subtile finesse britannique mise en oeuvre de manière ironique pour dénoncer l’impact financier de cette fête !